Orlando Bass







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|pianiste|

L'essentiel des activités musicales d'Orlando Bass est concentré sur l'interprétation au piano. Établi en France, sa carrière l'amène à se produire à l'International, aussi bien dans des salles de concert que dans des lieux privés, mais aussi dans des endroits où la présence d'un concert est inattendue.





A l'aise tant sur des instruments modernes qu'historiques, il aime se produire sur des pianos un peu particuliers, dont il utilise les différentes caractéristiques pour nourrir et varier son interprétation musicale. Cela lui donne la possibilité de choisir un piano historiquement adéquat pour l'exécution, ou de choisir délibérément un piano inadéquat par pure curiosité et l'espoir d'un heureux accident.





Il interprète régulièrement une grande partie du répertoire classique, et ressent le besoin d'explorer des chefs-d'œuvre oubliés, de compositeurs célèbres ou inconnus, de manière à pouvoir présenter un aperçu plus fidèle de l'évolution de la musique à travers les âges, dans des programmes de concert combinant des pièces rares avec le répertoire conventionnel. Cette démarche l'a amené à raffoler du bouillonnement musical de la première moîtié du XXe siècle, de l'explosion du champ des expressions, des langages et des esthétiques qui caractérise cette époque.





Interprète passionné de musique contemporaine et fervent défenseur de la musique nouvelle, il a donné la première execution publique d'innombrables œuvres en soliste ou en chambriste. Il croit fermement que la clé pour comprendre avec ouverture d'esprit la musique du passé est de travailler activement avec les compositeurs quand ceux-ci sont vivants.





La musique de chambre occupe une place particulièrement significative dans la vie d'Orlando Bass, il partage de nombreux concerts et enregistrements avec ses collègues et amis. Ses partenaires musicaux sont nombreux et il joue le plus souvent en duo (instrumental et vocal) et en trio.





Une autre de ses obsessions est l'art de la transcription. Fasciné par la possibilité d'obtenir des couleurs orchestrales au piano, il ne se contente pas d'interpréter les transcriptions faites par d'autres compositeurs, mais écrit ses propres arrangements et paraphrases d'œuvres symphoniques et opératiques, et passe commande de transcriptions inédites.




Il est soutenu par la Fondation Banque Populaire.



pianiste

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|compositeur|

Orlando Bass est intrigué par le concept de Veränderung, et développe un langage musical unique qui relie la musique nouvelle à ses racines complexes. Ce genre, traduit librement par "métamorphose", est une interprétation étendue du principe de la variation.

Dans le passé, ce principe existait explicitement dans le cadre d'une seule œuvre, telles les Variations Goldberg de Bach ou les Variations Diabelli de Beethoven, ou implicitement dans Till Eulenspiegel de Strauss et le Prélude à l'Après-midi d'un Faune de Debussy. Plus récemment, le même concept a été appliqué à des œuvres du passé, comme le Winterreise de Hans Zender, ou le Ludwig van de Mauricio Kagel.

Une part importante des œuvres d'Orlando Bass explore le principe de Veränderung : si dans la plupart de ces pièces, il se sert d'idées abstraites et de concepts du passé, dans certaines, il utilise intentionnellement des références musicales d'anciens chefs-d'œuvre pour les transformer et les défigurer en une œuvre totalement indépendante. Convaincu que l'identité musicale peut s'exprimer de diverses manières, sa production est harmonisée par son langage musical, plutôt que par le choix d'une esthétique, de telle sorte que son catalogue est poly-stylistique.


Sa musique non éditée est disponible sur demande.


Œuvres Scéniques

Dans sa version pour quatre chanteurs lyriques, choeurs, narrateur, et piano, cet ouvrage lyrique alterne musique originale et extraits plus ou moins déformés du grand répertoire lyrique. Un peuple de barbares découvre la société et la culture occidentales par une rencontre avec le monde de l'opéra. Guidés par un narrateur en voix off qui prend le rôle d'un gourou de la culture, qui crée un clivage parmi les Barbares, convertissant certains en missionnaires intégristes de cette culture, et poussant les autres à devenir des réfractaires et des résistants.

Les différentes métamorphoses du matériau musical tiré du monde de l'opéra suggèrent la perception de cette musique par des néophytes. Cet ouvrage fut créé au Pavillon de Romainville dans une version provisoire en mars 2020, puis dans sa version définitive en juin 2021.

Cet ouvrage est conçu pour voix d'enfants, clarinette, alto et percussion. Suivant le principe des récits emboîtés de Shéhérazade, l'histoire commence et se termine dans une banlieue populaire parisienne, mais l'on s'échappe en orient dans d'absurdes et rocambolesques histoires. Il fut créé au Théâtre au fil de l'eau à Pantin, en juin 2019.

C'est une commande de Marc-Olivier Dupin

Cette commande du Centre du Livre d'Artiste est en deux parties. En premier lieu, des Variations Géologiques, où l'auteur utilise des principes musicaux pour créer un Thème et Variations à partir d'un texte. La musique imite à son tour ces procédés de variation, après avoir généré un thème à partir d'une illustration littérale et figuraliste du texte initial. Dans un second temps, un texte plus narratif mais non moins absurde à vocation de livret pour un ballet opératique est illustré par une musique qui imite des styles de plus en plus anciens, comme si l'on creusait dans les strates sédimentaires déposées par l'histoire musicale.



Œuvres Concertantes

Concerto en un seul mouvement pour saxophone alto et orchestre. Cette pièce a été écrite pour Eudes Bernstein et créée au CNSMDP.

Elle est basée sur le texte éponyme de Edgar Allan Poe. Le bouffon d'un roi tyrannique décide de venger publiquement les cruelles tortures que lui inflige son maître, et le met à mort devant sa cour.

Cette oeuvre cherche à mettre en exergue le tragique que cache une façade burlesque.



Œuvres de Chambre

Le titre de cette œuvre fait allusion au texte Das Nasobēm extrait du recueil Galgenlieder de Christian Morgenstern, lui même inspiré du texte The Dong with a luminous Nose du britannique Edward Lear. Ces poèmes absurdes, dans lesquels les néologismes sont abondants, expriment la mélancolie d'un sort inéluctable sans que la narration n'ait de sens compréhensible ou raisonnable.

D'apparence rhapsodique, Nasobēmen combine le principe de Variations avec la forme d'une Sonate.
Les différentes péripéties musicales se fondent les unes dans les autres, donnant l'impression d'une métamorphose continue. Le sens de ces épisodes est volontairement ouvert pour laisser la possibilité à l'auditeur d'imaginer et d'y projeter son propre récit. Une certaine étrangeté constante confère à cette pièce un registre onirique, la sensation de flotter dans le monde du rêve. Le langage musical cherche un équilibre entre une base tonale et un enrichissement grinçant qui procure une sensation d'étrangeté permanente, un univers mystérieux et inquiétant bien que familier.

Cette œuvre pour saxophone alto, violon et piano est composée en 2021 pour le trio Dämmerung, elle est créée au festival de musique de chambre de Salon-de-Provence.

Une courte pièce aigre-douce écrite pour Romain Leleu comme bis à un récital.

Créée au festival Jeunes Talents à Paris.

A l'origine conçue pour accompagner une scène célèbre du film muet Sept ans de malheur de Max Linder, cette pièce rhapsodique alterne scherzi espiègles, valses étranges et récitatifs.

Création au CRR de Paris.

Cette pièce très exigeante utilise tout le registre des quatre saxophones (Soprano, Alto, Ténor, Baryton), et pousse l'endurance des interprètes à sa limite. Une écriture souvent homorythmique génère une forme de méta-instrument aux propriétés acoustiques quasi électroniques.

Sur le plan dramaturgique, cette pièce représente les dix angoissantes ultimes minutes d'une victime d'un infarctus ou d'un autre accident mortel.

Il s'agit d'une commande du Gaman ensemble.

Dans cette courte pièce, le matériau musical de la Sonate pour violon et piano de Claude Debussy est métamorphosé en une élégie aux contours plus expressionnistes qu'impressionnistes. Il s'agit d'une interprétation de ce qui pourrait constituer le souvenir immédiat de l'audition de cette œuvre de Debussy.

Le compositeur invite à programmer cette pièce à proximité de la Sonate de Debussy, sous forme de Prélude, de Postlude, d'Écho, voire d'Anté-réminiscence.

Elle fut créée par Nicolas Dupont et Olga Kirpicheva.

Les cinq mouvements de cette Sonate ont été composées le long de quatre années consécutives, à partir du même matériau musical original.

Le second mouvement est une passacaille assez sombre construite à partir d'une basse obstinée dodécaphonique. Le troisième mouvement est un scherzo canonique espiègle et biscornu. Le quatrième mouvement prend les allures d'une Barcarolle, cachant à peine un thème et variations. Le thème est une mise en musique d'un Galgenlied de Christian Morgenstern, que le ou la violoncelliste choisit de jouer ou de chanter. Le mouvement final reprend la basse obstinée du second mouvement et la transforme en une furieuse fugue, un hommage au poème Todesfuge de Paul Celan. Le premier mouvement anticipe tous les thèmes développés dans le reste de cette Sonate, avec une couleur un peu mélancolique, donnant à l'auditeur l'impression de regretter une musique qu'il n'a pas encore entendue, une sorte de réminiscence par anticipation.

Elle fut créée dans sa forme définitive par Guy Danel, et dans sa forme provisoire par Polina Streltsova.

Cette Suite aux formants issus des Sjuites de danses baroques est née d'un simple défi lancé par amitié.

Les deux premiers mouvements (Allemande et Courante) furent écrits par Orlando Bass, les deux derniers (Sarabande, Bourrée) par Pierre Golse.

La suite fut créée par ses compositeurs aux festival de Valogne en Juillet 2019

Cette courte et légère pièce fut créée en 2019 à l'Eglise des Arméniens à Paris.

Une première section, lente et élégiaque, exploite les qualités mélodiques du violon et du saxophone, les deux timbres s'entrelacent en une longue phrase.

Des miettes finales de cette première partie naît un scherzo espiègle et chaloupé, et la pièce se clôt ainsi, sans nul drame.

A l'instar du Deuxième quatuor à cordes de Schönberg, ce trio fait intervenir une cantatrice pour le dernier mouvement. Cette églogue de Virgile choisie parmi le recueil des Bucoliques, sous prétexte d'évoquer la langueur amoureuse du berger solitaire Corydon attendant en vain Amyntas, objet de son désir, explore une psychologie complexe plus narcissique et esthète qu'à première apparence, tout en déployant une langue latine riche et colorée. Les deux premiers mouvements, purement instrumentaux, dressent différents aspects de ce portrait psychologique. Le dernier mouvement est plus narratif, et part du principe que le groupe instrumental est l'aulos et la cithare de l'aède déroulant sa poétique, et se prend au jeu de sa propre dramaturgie.

Ce trio fut créé Salle Cortot en février 2019.

Le projet initial consistait à écrire une pièce pour deux clavecins à la manière des Préludes-non-mesurés les plus développés de Louis Couperin, avec une section centrale plus dansée et contrapuntique, encadrée par une écriture libre où seules les notes sont indiquées et les rythmes sont à la guise de l'interprète, mais dans un langage moderne et personnel. Au fur et à mesure de l'élaboration de Lude, les parties contrapuntiques se sont multipliées, et les parties libres se sont structurées et diversifiées, de telle sorte que cette oeuvre est un hommage moderne envers la richesse et la variété de la musique baroque.

Cette oeuvre fut créée au Festival l'Esprit des Pierres.

Cette courte pièce d'apparence rhapsodique est construite à partir du célèbre Klavierstück Op.118 n.3 de Brahms, et constitue le premier volet d'une série d'œuvres basées sur un même principe compositionnel. Le concept de "Veränderung", qui peut se traduire par "métamorphose", est rendu par la transformation de la pièce originale pour piano de Brahms, en respectant rigoureusement sa structure et le contour des différents motifs mélodiques, mais de manière à ce qu'elle soit à peine reconnaissable. Commençant par une cadence libre, le thème principal se construit progressivement de manière dégingandée pour aboutir à une première conclusion aux allures de samba. La section médiane transforme la douceur originelle du Klavierstück en une atmosphère bizarre et inquiétante, évoquant la démarche boiteuse d'un jouet cassé, suivie d'une récapitulation verbatim de la section d'ouverture, avant de conclure par une coda qui "gît en ruines", à la Schnittke.

Le but de cette pièce est de donner une image de ce à quoi la musique de Brahms aurait pu ressembler, s'il avait vécu les horreurs de la première moitié du 20e siècle, un faible écho flétri du romantisme lyrique dans un monde post-industriel délabré.

Cette pièce est écrite pour Nicolas Arsenijevic, et a été créée au Congrès international de saxophone de Zagreb.

Enregistrement réalisé par Ayax Llorente

Ce triptyque, très exigeant pour les interprètes, est composé pour le saxophoniste Eudes Bernstein, et fut créé à la Salle Cortot en 2018.

Le premier formant est une fresque d'atmosphères différentes, prenant comme point de départ et d'arrivée le doux balancement aquatique d'une Barcarolle, baigné par d'étranges harmonies. Les caractères glissent l'un vers l'autre par anamorphose, et on entend un scherzo grotesque, "ma serioso", un ragtime effréné qui mélange be-bop et la Fantaisie-Impromptue de Chopin. Chaque section semble perdre le contrôle d'une façon ou d'une autre, comme si l'on donnait une voiture de course à un conducteur débutant.

La Cadence pour saxophone solo alterne brutalement un lyrisme serein avec de virtuoses envolées quasi-électroniques.

Le dernier formant, Youkali, est une métamorphose de la chanson éponyme de Kurt Weill. La structure de la mélodie est respectée scrupuleusement, mais le contenu musical est complètement transformé, de telle sorte que l'on perçoit d'abord des bribes des motifs originaux, puis l'on reconnaît quelques contours mélodiques, et enfin une citation exacte à la fin, avant de laisser la musique de déconstruire vers le silence, une allusion au monde utopique évoqué dans le texte. Il s'agit également d'un hommage aux œuvres symphoniques de Kurt Weill, dans un langage loin du cabaret, mais non sans le même sardonisme mordant.

Un hommage direct à la musique de Dimitri Chostakovitch, ce quintette en un mouvement est conçu comme une énergique Passacaille, dont le motif répété obstinément sert de moteur rythmique, d'où l'image évoquée par le titre d'une moissonneuse-batteuse aplatissant tout sur son passage.



Œuvres Solo

Veisalgia est une brève pièce de caractère, dans la tradition de la musique de salon du XIXème siècle, à cela près que le sentiment traduit par cette musique est la veisalgie, communément appelée "gueule de bois".

Elle fut initialement conçue pour accompagner la scène d'ouverture du film Sept Ans de Malheur de Max Linder.

Cette pièce pour piano est tirée de la Farce Lyrique « Un Barbare à l’Opéra », en collaboration avec Nicolas Slawny et la compagnie Opéra Apéro. Il s’agit d’un parcours d’extraits célèbres d’opéra, avec de la virtuosité, du brio, des étincelles, et une certaine superficialité, attendue pour ce genre de paraphrase. En revanche, elle est abordée avec un ton sardonique, de telle sorte que ces extraits deviennent des métamorphoses, tournant à la caricature. Pour le compositeur, il s’agit également d’une thérapie pour soigner le traumatisme généré par de trop nombreuses soirées mondaines « Gala d’Opéra » qu’il lui fallut accompagner.

Cette pseudo-paraphrase est enregistrée par Orlando Bass

Cette courte pièce solennelle est écrite pour Tristan Manoukian.

Les Ironies pour piano sont un cycle de 13 courtes pièces pour piano, composées durant l’été 2018. L’ensemble des pièces, malgré la variété de leur esthétique, dans un langage alliant la tonalité étendue à l’atonalité en passant par divers systèmes, est unifié par une ambiguïté majeur-mineur, ou plutôt de mineur dans le majeur, plus ou moins marquée, donnant une saveur quelque peu aigre-douce à l’ensemble. De cette ambiguïté et un humour quelque peu sarcastique est venu le titre du cycle. Il faut noter la récurrence de certains accords, en particulier do-sol-la-mi, qui ponctue tout le cycle, l’initie et le termine, souvent utilisé comme une cloche, parfois sourde comme un glas, ou brillante comme un carillon.

La première Ironie est une passacaille, se chargeant de plus en plus jusqu’à se liquider en volée de cloches. La deuxième est construite à partir de la séquence de décimales du nombre π, en utilisant la fréquence des occurrences du zéro pour construire des phrases musicales, le tout lié par une symétrie autour d’une note n’existant pas au piano : le si un quart dièse. La troisième est une berceuse, dont le balancement devient de plus en plus irrégulier, le sommeil venant au fur et à mesure.

On retrouve ce balancement dans la quatrième aux allures d’une barcarolle, sur un fleuve plus agité que le début ne laisse transparaître. Les contours deviennent plus nerveux et espiègles dans la cinquième aux allures d’un scherzo.

La sixième Ironie, plus improvisée, ne correspond à aucune forme traditionnelle, mais reste sereine dans son propre chaos. La septième émule un tendre impromptu prenant les contours d’un menuet bancal.

La huitième et la neuvième narrent deux pendants du monde de la restauration (alimentaire), d’abord l’activité foisonnante presque pathologique en cuisine suivie de l’indigestion inévitable du client. La dixième est une simple et naïve rêverie.

Les onzième et douzième forment un second dyptique, chacun d’eux abusant de l’intervalle de seconde en mouvement perpétuel, la seconde mineure dans un rythme désorganisé dans un premier temps, puis la seconde majeure dans le rythme trop organisé d’un Malambo. Pour finir, une sarabande funèbre permet d’achever le cycle avec noblesse dans la sérénité de son ouverture, après la violence déchirante d’un nécessaire épisode de deuil.

Ce cycle est enregistré par Orlando Bass

Ce Prélude et Fugue fut composé en 2016. Le Prélude est construit sur une figure mélodique chromatique exposée dès les premières notes, qui, variée de quatre manières différentes, dans une intensité de plus en plus dissonante et violente, aboutit à une envolée de clusters, et conclut par une réitération résignée du motif initial. La Fuga Remollescenda, ou "fuite ramollissante" en latin, décrit la méthode par laquelle la Fugue fut composée. Le terme "fuite", ici, ne fait pas référence au système de polyphonie imitative mais à l’utilisation de l’ironie afin d’échapper au monde sans espoir du Prélude. Commençant comme une Fugue traditionnelle, rapidement chaque voix, indépendamment l’une de l'autre dans une fuite de la consonance, est transposée d’un demi-ton vers le bas, quasiment toutes les 5 notes. Ce n'est qu'au début et à la toute fin que l’auditeur peut entendre que la fugue est, plus ou moins, en La mineur.

Cette pièce est enregistrée par Orlando Bass, disponible avec partition sur Youtube Elle fut créée à Paris dans le cadre de Cantus Formus.

Dans une structure traditionnelle en trois mouvements, le discours musical combine un lyrisme expressif naturel au violon avec une approche quelque peu classique du contrepoint et de la polyphonie. La métamorphose sous ses différentes manifestations est un thème récurrent dans ses compositions.

Deux progressions simultanées forment une colonne vertébrale à la Sonate. La première décrit une métamorphose du caractère à travers différentes techniques de jeu. L’écriture variée et extravertie du mouvement initial est suivie d’un mouvement central mélodique au son mat et étouffé, et à la fin laisse la place à une fugue monochrome où l’on renonce complètement à l’archet. La seconde progression traduit la métamorphose progressive du matériau mélodique. Un unique motif immuable de trois notes est régulièrement martelé, une balise dans l’instable paysage dépeint par le premier mouvement. Ce motif, subtilement transformé, devient un thème clairement chanté dans le deuxième mouvement, qui finit par se fondre dans l’arrière-plan avant de se dissoudre en fragments pulvérisés, condensé dans les sinueux contours chromatiques de la fugue finale.

De la discorde à l’unité, de la violence à la résignation, de la colère à la dépression, les fils s’entrelacent et tissent une Sonate où le chaos se transforme en ordre.

Enregistrement de Rachel Koblyakov

Elle a été créée par Rachel Koblyakov à Spectrum à New York.

Cette courte pièce suit le modèle d’écriture des Préludes non-mesurés de Louis Couperin, en particulier ceux qui insèrent au cœur du discours une danse fuguée. A l’instar de ces pièces, l’interprète organise le rythme à sa guise, selon les intentions rhétoriques choisies.

Cette pièce se joue en tempérament mésotonique, et fut créée à l’Accademia de Bologna.



Œuvres Vocales

Cette mélodie met en musique l'étrangeté de l'objet du rêve évoqué par les trois strophes de Paul Verlaine.



compositeur

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|claveciniste|

Parmi les différentes familles d'instruments à clavier historiques, le clavecin occupe une place particulière dans la vie musicale d'Orlando Bass.





Cet instrument à cordes pincées ne jouit pas d'une large palette de nuances. Le claveciniste doit alors ruser avec les oreilles et l'esprit de l'auditeur, en assouplissant le cadre agogique, en ornementant le discours musical, et en utilisant d'autres techniques spécifiques, de telle sorte que le clavecin ne semble plus un simple jouet mécanique, mais un instrument chantant, dynamique, expressif autant que chatoyant, volubile et virtuose.





Orlando Bass se produit le plus souvent au clavecin en tant que soliste, il évite de tenir la basse continue dans les formations de chambre, préférant les parties de cembalo obligato. Il a enregistré avec une complice toute une collection de CD de transcriptions pour deux clavecins, allant de la musique de chambre de Jean-Philippe Rameau aux tangos d'Astor Piazzolla en passant par le ballet Estancia d'Alberto Ginastera.

Il se passionne pour l'abondant répertoire composé spécifiquement pour clavecin ou piano-forte, principalement pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle - ces décennies ont été le témoin du transfert progressif de la prédominance d'un instrument sur l'autre.





Il soutient farouchement la musique contemporaine écrite pour le clavecin, en solo ou en musique de chambre, et participe à de nombreux projets mêlant musique baroque et idées nouvelles. Il repousse les limites actuelles de l'amplification du clavecin en construisant un clavecin électrique.






claveciniste

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|improvisateur|

L'improvisation se situe à mi-chemin entre l'interprétation et la composition, exigeant de l'interprète des compétences instrumentales suffisantes pour transmettre une musique imaginée et créée sur le vif.

Habituellement, un élément extérieur tel qu'une mélodie, un texte, un film muet, une histoire, un objet, une idée, un concept, confère une colonne vertébrale à l'improvisation, constitue un point de départ pour l'improvisateur.

Une pratique bien connue consiste à paraphraser un air accrocheur tiré d'une œuvre célèbre, et à élaborer un développement original sur ce thème, impliquant le plus souvent une brillance pianistique et une virtuosité de composition.

L'improvisation était une compétence essentielle pour le pianiste au XIXe siècle. Cela est en partie lié à la diversité de caractère des instruments de cette époque, car le principe de standardisation n'était pas aussi répandu aujourd'hui. Chacun de ces pianos recèle de nombreuses surprises pour l'interprète, et l'improvisation est à la fois une technique pour apprivoiser l'instrument, et la solution permettant de jouer de la musique qui convienne spécifiquement à un piano en particulier, comme ne peut le faire le répertoire usuel.







Un improvisateur peut préparer une improvisation avec différents degrés de précision. Il peut arriver que l'interprète réfléchisse excessivement, la frontière avec la composition devient alors floue - de nombreuses œuvres sont le fruit d'une improvisation.







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